AFP 28.03.06
L'idée d'un statut de "travailleur invité" aux Etats-Unis, censé permettre aux candidats à l'immigration de répondre en toute légalité aux besoins de main d'oeuvre, a été approuvée lundi par la commission des affaires judiciaires du Sénat, à la veille d'un débat en séance plénière.
Par 11 voix contre 6 et en dépit des divisions la majorité républicaine du président George W. Bush, la commission a retenu une proposition qui avait été suggérée il y a un an par le démocrate Edward Kennedy et le républicain John McCain.
Si cette mesure survivait à des débats parlementaires qui s'annoncent longs et difficiles, quelque 400.000 candidats à l'immigration pourraient bénéficier d'un permis de travail d'une durée de trois ans, leur permettant de venir habiter aux Etats-Unis avec leur famille. Ce permis serait renouvelable une fois, à la suite de quoi l'immigré devrait retourner dans son pays au moins provisoirement.
Le président Bush réclame depuis plus de deux ans la création de ce type de statut, qui se heurte à de fortes réticences parmi certains membres du parti républicain.
"Cette mesure s'inscrit dans une stratégie en trois parties d'une réforme de l'immigration efficace: contrôles renforcés pour améliorer la sécurité du pays, programme de travailleurs temporaires viable pour répondre aux flux à venir, et une voie vers la régularisation" des quelque 11 millions de clandestins vivant aux Etats-Unis, a assuré M. Kennedy.
Le projet de loi doit être examiné en séance plénière à partir de cette semaine, et le texte issu de la commission peut encore être amendé.
Le sénateur républicain Lindsey Graham, favorable au texte de la commission, a expliqué qu'il permettrait également aux clandestins actuellement aux Etats-Unis de régulariser leur situation, tout en refusant fermement d'y voir une "amnistie", décriée par les conservateurs et refusée également par M. Bush.
Pour M. Graham, le texte dessine "un chemin vers la citoyenneté" américaine d'une durée de onze ans: pendant six ans les immigrés pourront bénéficier du permis de travail nouvellement créé, puis demander une carte de résident permanent (carte verte), puis, au bout de cinq supplémentaires, réclamer leur naturalisation.
Le sénateur a précisé en outre que la légalisation des clandestins s'accompagnerait de critères stricts, parmi lesquels un casier judiciaire vierge, le paiement d'arriérés d'impôts et d'amendes et une bonne maîtrise de la langue anglaise.
"C'est un bon projet de loi pluraliste qui reflète (l'opinion de) la majorité des Américains", a assuré le sénateur républicain John McCain.
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