vendredi, octobre 31, 2008

Regroupement familial : Maîtriser le français d'abord !

À partir du 1er décembre, toute personne voulant venir en France par la voie du regroupement familial va devoir passer un test dans son pays d'origine pour prouver sa bonne maîtrise de la langue française et sa connaissance des valeurs de la République, selon un décret qui doit être publié au journal officiel (JO) en fin de semaine. Ce décret précise les modalités d'application de la loi du 20 novembre 2007 relative à la maîtrise de l'immigration, à l'intégration et à l'asile, précise-t-on au point.fr du côté du ministère de l'Immigration.

Le dispositif d'évaluation prévu vise à préparer "l'intégration républicaine dans la société française" du candidat au regroupement familial. Les ressortissants étrangers âgés de plus de 65 ans ou ceux qui ont moins de 16 ans seront dispensés de ce cours. Tout comme les personnes ayant étudié dans une école francophone ou celles ayant réalisé des études supérieures en France d'un an. En revanche, les autres devront, selon leur niveau, suivre jusqu'à deux mois de formation avant de passer un nouveau test. Le critère de réussite ne sera alors pas tant le niveau atteint lors de l'examen que l'assiduité. Ainsi, un absentéisme pourrait retarder l'obtention du visa. "La délivrance du visa est subordonnée à la production d'une attestation de suivi de cette formation" qui est délivrée immédiatement à l'issue du cours, précise l'article 1 de la loi du 20 novembre 2007.

L'apprentissage de la langue française pourra se faire au sein des antennes locales de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (ANAEM), qui ne sont pas encore très développées à l'étranger, ou bien en partenariat avec d'autres organismes comme les consulats. Ces antennes locales sont peu nombreuses à ce jour. On en trouve au Sénégal, au Mali, au Maroc, en Tunisie… Autrement, l'Anaem passera des conventions avec des organismes.

Les consulats seront également impliqués. La filière devrait s'organiser progressivement, sous la houlette de l'agence, qui deviendra, d'ici peu, l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Mais la logistique reste complexe. Et les moyens restreints.

Ces cours n'existeront ni dans les pays en guerre ni en cas de catastrophe naturelle… Certains candidats issus des campagnes peineront à suivre cette formation, fait remarquer Gaye Petek, de l'association Elélé, qui s'occupe des Turcs en France. «Pourquoi se lancer dans une formation impossible alors que tous les nouveaux arrivants apprennent maintenant le français une fois en France, dans le cadre du contrat d'intégration ?», regrette-t-elle. «C'est juste une façon de rendre l'immigration plus difficile.» Sans l'empêcher puisque le regroupement familial est garanti par le droit européen. Dans le cadre de la présidence de l'Union européenne, Brice Hortefeux organise d'ailleurs une conférence ministérielle européenne dans quelques jours à Vichy pour réfléchir aux bonnes pratiques en matière d'intégration des primoarrivants.

Source : Le Point.fr et Le Figaro.fr

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