Immigration qualifiée: Bruxelles présente mardi son projet de "carte bleue"
AFP 22.10.07 | 16h33
Les immigrants très qualifiés pourraient venir travailler dans l'Union européenne dans des conditions un peu plus favorables, selon le projet controversé de "carte bleue" que proposera mardi la Commission européenne.
L'objectif de la Commission est d'attirer vers l'UE ces travailleurs qui vont actuellement de préférence vers les Etats-Unis, le Canada ou l'Autralie.
Baptisée "carte bleue" en référence à la couleur du drapeau européen - même si dans les faits elle ne sera pas bleue - ce projet s'inspire de la "carte verte" américaine, le sésame pour l'immigrant allant travailler aux Etats-Unis.
L'avantage pour l'immigrant serait d'avoir un permis de séjour et de travail de deux ans renouvelable, délivré sous les mêmes conditions dans chacun des 27 pays membres.
Après cette période initiale, il pourrait aller travailler dans les mêmes conditions dans un autre Etat, selon la proposition de directive de la Commission qui nécessite l'accord des 27 Etats membres pour être adoptée dans l'état actuel des traités.
Mais les conditions posées à l'immigrant potentiel restent strictes: un diplôme reconnu, au moins trois ans d'expérience professionnelle et une offre d'emploi qui n'a pu être pourvue par un travailleur communautaire.
Pour éviter un dumping social redouté par les syndicats, la Commission propose que son salaire soit supérieur à trois fois celui du salaire minimum du pays où il travaillera.
Actuellement, ces immigrés hautement qualifiés seraient entre 34.000 et 74.000, selon les estimations de la Commission portant sur 16 des 27 Etats membres.
Selon l'étude d'impact réalisée par la Commission, les Etats membres ont déjà des législations pour les immigrants très qualifiés mais le plus souvent limitées à des cas spécifiques (artistes, chercheurs, transferts au sein d'une entreprise).
En outre, la diversité des conditions d'admission "limite leur mobilité dans l'UE", note l'étude.
La Commission sait qu'elle marche sur des oeufs car les Etats ont des marchés du travail différents, et décident seuls du nombre d'immigrés. Beaucoup sont farouchement attachés à cette compétence, comme l'Allemagne ou l'Autriche.
"Nous n'avons pas besoin de cette +carte bleue+. Je ne veux pas que notre politique du marché du travail soit sapée par des réglementations européennes", a déjà déclaré le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer.
Bruxelles, principal soutien au développement en Afrique, cherche aussi à désamorcer les critiques de ceux qui l'accusent de vouloir accélérer une fuite des cerveaux déjà considérable.
La carte permettrait ainsi au travailleur de revenir en Europe sans recommencer les démarches s'il voulait ou devait retourner chez lui. Selon la Commission, cela devrait faciliter les allers-retours avec le pays d'origine et éviter une installation définitive de l'émigrant dans l'UE.
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