mercredi, août 22, 2007

Algérie : Ce que cache l’immigration clandestine

Contrebande, trafic de drogue, terrorisme, maladies…
Ce que cache l’immigration clandestine


Par : Amina Hadjiat

Quatre Algériens et un Malien ont été arrêtés, le 19 août dernier, par les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale de Djamaâ, dans la wilaya d’El-Oued, pour contrebande et immigration clandestine. Les gendarmes postés au lieu dit Hassi Sif ont été obligés d’ouvrir le feu sur cinq véhicules dont les chauffeurs refusaient d’obtempérer aux sommations de s’arrêter.

Deux passagers ont été blessés et conduits à l’hôpital de Djamaâ pour recevoir les soins nécessaires. Les trois autres occupants des deux véhicules immobilisés ont été appréhendés. Parmi eux, se trouvait un Malien en situation irrégulière. Les mis en cause ont reconnu avoir livré des cigarettes étrangères à un citoyen de la commune d’Oum Tiour. Si l’immigration clandestine est considérée comme faisant partie du crime organisé, c’est justement parce qu’elle s’accompagne le plus souvent de différents trafics, tous combattus par les services de sécurité. Quel que soit le but de leurs périlleuses traversées, les immigrés clandestins sont de plus en plus nombreux à entrer dans notre territoire de façon irrégulière et à participer activement à la contrebande et au trafic en tous genres. Un bilan communiqué par les services de Gendarmerie nationale indique une hausse dans le nombre d’arrestations et d’affaires traitées relatives à l’immigration clandestine. Les statistiques recueillies au cours du premier semestre 2006, comparées à celles récoltées au cours du premier semestre 2007, font état d’une hausse de 1% en termes d’affaires traitées, 7% concernant les personnes arrêtées et de 16% pour les personnes refoulées. En ce qui concerne le premier semestre de l’année 2007, la répartition de la population de clandestins par nationalité démontre que 40% d’entre eux sont des Nigérians, 19% sont des Maliens et 17% des Nigériens. À moindres proportions, les arrestations concernent également les Marocains, les Ghanéens, les Syriens ou encore les Ivoiriens. Au total et toujours concernant le premier semestre 2007, ce sont 3 726 personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de l’immigration clandestine. Ce chiffre a également été réparti selon les wilayas, et il en ressort que 1 266 personnes ont été arrêtées à Tamanrasset, 1 124 à Illizi, 386 à Ghardaïa, 220 à Tlemcen et 114 à Alger. Une répartition plus générale, par périmètre frontalier, permet d’affirmer que les frontières Sud sont les plus utilisées par les immigrés clandestins. Ils sont 3 038, soit 82% à avoir emprunté le Sud pour entrer en Algérie. Les frontières Ouest sont également très usitées puisque 11% de la population clandestine recensée au cours du premier semestre 2007, soit 426 personnes, ont emprunté ce tronçon pour intégrer l’Algérie. Quant à la région Centre, ce sont 224 personnes qui y ont été arrêtées, soit 6% de cette population. En plus de l’immigration clandestine, ces personnes sont arrêtées pour d’autres délits. En effet, et toujours concernant le premier semestre 2007, il apparaît que 2 117 immigrés clandestins ont été arrêtés pour trafic de drogue, 2 541 autres pour délit de contrebande et 1 869 autres pour faux et usage de faux. Le bilan du mois de juillet dernier n’est guère plus rassurant. Il fait état de 96 affaires constatées qui ont abouti à l’arrestation de 638 étrangers en situation irrégulière. Tandis que 88 d’entre eux ont été écroués, ils sont 6 a avoir été libérés et 544 à s’être refoulés du territoire. Compte tenu de la présence massive d’immigrants clandestins sur le territoire national qui prend des proportions alarmantes, notamment dans le sud du pays, et génère une forte criminalité, l’Algérie a tendance à devenir un point de fixation. Ce qui, à long terme, pose des problèmes de santé publique, mais représente aussi une menace pour la sécurité des populations du Sud. Par ailleurs, les réseaux de passeurs auxquels ils ont recours ont des ramifications et des structures d’accueil dans les pays voisins et disposent de tous les moyens matériels nécessaires.
Ce qui confirme, une fois de plus, que l’immigration clandestine est un problème mondial et que le Maghreb constitue une passerelle vers l’Europe.

Amina Hadjiat
Source : liberte-algerie.com

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