jeudi, janvier 16, 2014

L'immigration dix fois plus élevée en Allemagne qu'en France

Le solde migratoire a atteint plus de 400.000 personnes en Allemagne l'année dernière. Un record depuis vingt ans. La relative bonne santé de l'Allemagne et la vigueur de son marché du travail rebattent les cartes des flux migratoires. L'année dernière, le solde migratoire allemand - la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties - a atteint son plus haut niveau depuis vingt ans, avec plus de 400.000 immigrants nets, selon les premières estimations de l'Office fédéral des statistiques (Destatis). Alors que les naissances restent inférieures aux décès, l'arrivée d'étrangers a permis à la population de l'Allemagne d'augmenter. Plus étonnant, son solde migratoire correspond à dix fois celui d'environ 40.000 personnes enregistré par la France l'année dernière et publié mardi par l'Insee. Une bonne nouvelle pour l'économie allemande, qui dépend de plus en plus des étrangers pour remplacer une main-d'oeuvre vieillissante. « Nous savons que l'Allemagne dépend aussi des employés qualifiés venant de l'étranger », a déclaré hier le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, à l'occasion de la publication du rapport annuel sur l'immigration, qui chiffre à 27.000 le nombre d'experts venus de pays tiers (hors ue) ayant gagné l'Allemagne en 2012. Une hausse de 43 % par rapport à 2009. Mais cette vague d'immigration fait aussi resurgir le débat autour du « tourisme social » alors que les ressortissants de Roumanie et de Bulgarie bénéficient de la liberté de circulation depuis le 1er janvier. « Celui qui fraude doit dégager », selon le nouveau slogan de la CSU, l'aile bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate d'Angela Merkel, réputée pour ses positions conservatrices. A l'origine, des jugements contradictoires sur les aides sociales dont peuvent bénéficier les immigrants européens. Face à la polémique, le gouvernement vient de décider de créer une commission formée de secrétaires d'Etat de différents ministères. Elle devra « examiner si des mesures doivent être prises pour lutter contre d'éventuelles fraudes aux aides sociales ». Les Echos du 16/01/14 Par Thibaut Madelin

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